Syndicat Mixte de l'Abattage en Corse



CORSE-MATIN : Fédération nationale des abattoirs en Corse : "Nous sommes aussi importants qu'un port ou un aéroport"



Pour leur 50e assemblée générale, les principaux représentants des abattoirs de France se sont rendus en Corse, à l'invitation de la fédération nationale des exploitants abattoirs publics (FNEAP). L'occasion de faire un point sur la stratégie adoptée par le syndicat mixte dans l'île, ce vendredi 7 juin 2024 à Biguglia.

Manque de bovins, coût d'exploitation en augmentation, contraintes imposées par l'administration, les abattoirs français sont à la croisée des chemins. C'est le message passé par Jean-François Hein, président de la fédération nationale des exploitants abattoirs publics (FNEAP), ce vendredi 7 juin 2024 à Biguglia, en visite dans l'île pour la 50ème assemblée générale de la structure.
Pour l'occasion, les principaux exploitants se sont réunis pour échanger sur la stratégie à adopter afin de pouvoir s'adapter au contexte général. Le constat est le même dans l'île où le syndicat mixte de l'abattage en Corse (SMAC) fait figure d'acteur incontournable de l'agriculture de l'île.
Et l'activité de ces entités n'est pas minime. 52973 animaux ont été abattus en 2023 (9565 têtes de bovins, 8038 têtes de caprins, 19423 têtes d'ovins et 15950 têtes de porcins) soit l'équivalent de trois tonnes de carcasses. Le tout dans les cinq abattoirs de l'île. La ferme Abbatucci en exploite un aussi via une gestion privée.

 
CORSE-MATIN : Fédération nationale des abattoirs en Corse : "Nous sommes aussi importants qu'un port ou un aéroport"

"L'abattoir n'est pas une déchetterie mais un outil de développement"

Fort de cette activité, le syndicat créé en 2023 veut peser dans le débat public : "Nous sommes à la veille de signer un contrat avec l'Etat et la région sur une stratégie de construction de nouveaux abattoirs et l'harmonisation des abattoirs actuels à travers le PTIC (plan de transformation, d'innovation et d'investissement pour la Corse), explique Paul-Jo Caitucoli, président du SMAC. Sauf que nous attendons toujours la mise en place d'un calendrier pour que des décisions soient prises. Les abattoirs sont aussi importants qu'un port ou un aéroport, surtout dans une île. L'abattoir n'est pas une déchetterie mais un outil de développement."
Le SMAC se fixe trois objectifs : la santé humaine via le respect des règles sanitaires et des labels, le bien-être des salariés sur les chaînes et le bien-être animal.

Un manque de bovins qui inquiète

Pour atteindre facilement ces missions, le syndicat veut lever plusieurs obstacles : "La problématique des déchets carnés est une première verrue et un frein énorme à l'équilibre des outils financiers, confie Paul-Jo Caitucoli. Il faut valoriser les déchets. Nous voulons aussi faire évoluer le syndicat mixte sans tabou. Il y a trois abattoirs en dsp (délégation de service public) et deux en régie. Ce mélange de gestions pose problème pour la cohérence et l'équité. Nous voulons aussi décortiquer les coûts des abattoirs afin que tout le monde puisse prendre des décisions en connaissance de cause. Ce sont les impôts de nos concitoyens. Il faut une transparence."
Comme au niveau national, le manque de bovins touche aussi la Corse. De quoi inquiéter les exploitants d'abattoirs : "c'est catastrophique. On parle d'autonomie alimentaire et là on régresse…"
À ce sujet Jean-François Hein enfonce le clou : "Nous sommes des passionnés. Si nous n'existons plus, tout disparaîtra. Nous sommes obligés de vivre ensemble."

Lien : https://www.corsematin.com/article/agriculture/4601615045723315/federation-nationale-des-abattoirs-en-corse-nous-sommes-aussi-importants-quun-port-ou-un-aeroport